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Elle s’est éteinte très tôt dans la matinée, à l’hôpital de Cowansville. La triste nouvelle a été confirmée à La Presse par François Dompierre, ami, collaborateur de longue date et auteur de la biographie de Mme Leyrac.
Depuis le début des années 90, la comédienne et chanteuse avait mis un terme à sa présence sur scène. « Elle était très discrète. Je l’ai vu la semaine dernière, elle n’allait déjà pas très bien. J’ai été la voir à la maison de retraite et nous avons chanté ensemble ses plus grands succès et quelques chansons de Noël. C’était très émouvant », a confié M. Dompierre au bout du fil.
Il se souviendra de l’interprète comme un précurseur du féminisme moderne. « Elle a mené sa vie comme elle l’entendait. C’était une féministe dans sa vie de tous les jours, bien avant que ce soit la mode. »
Grande actrice et icône de la chanson, Monique Leyrac aura marqué la scène artistique du 20e siècle au Québec. L’animatrice de radio Monique Giroux a côtoyé cette artiste plus grande que nature et décrit une femme de caractère, libre, volontaire et exigeante envers elle-même et les autres. « Une femme que rien n’arrêtait. Elle a amené le public québécois à des niveaux fort audacieux et créatifs. Elle proposait également quelque chose d’accessible. Son parcours modeste ressemble à celui de tous les Québécois et les Québécoises. »
« Elle laisse un grand vide qui aura du mal à être rempli. J’apprends cette triste nouvelle presque paisiblement, sachant qu’elle a fait ce qu’elle voulait », a expliqué Mme Giroux à La Presse par téléphone.
Monique Leyrac, selon elle, est à un niveau rarement atteint dans la culture québécoise. En imposant ses propres choix, elle a gagné le respect de grands noms de la chanson comme Charles Aznavour et Luc Plamondon. Elle reste une référence, peu importe les générations.
Selon plusieurs personnalités l’ayant accompagné jusqu’aux derniers moments, elle chantait comme au premier jour, avec une splendeur formidable. « C’est une amie que je perds », a chuchoté avec émotion le dramaturge Michel Marc Bouchard, joint au téléphone par La Presse.