https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2023/04/25/harry-belafonte-chanteur-americain-et-inlassable-militant-pour-les-droits-civiques-est-mort_6170958_3382.html
Elancé, élégant, Harry Belafonte a mis en scène la beauté afro-américaine, son universalité, étant lui-même un pur produit du mélange culturel états-unien. Chanteur, comédien, militant politique, Harry Belafonte a endossé sans rougir, après-guerre, le rôle exotique de « roi du calypso », une musique née au début du XXe siècle dans les îles caraïbes de Trinité-et-Tobago, où il n’avait jamais mis les pieds. Souvent à double sens, d’apparence hédoniste et désinvolte, le calypso balançait des vérités migratoires sur un rythme à trois temps.
Par ailleurs parangon de la grande variété américaine, Harry Belafonte fut l’inoubliable Caporal Joe, tombé amoureux fou d’une ouvrière rebelle, dans Carmen Jones (1954), d’Otto Preminger, premier essai de diversité passionnelle dans un cinéma américain encore habité par les démons de la ségrégation.