https://www.tvanouvelles.ca/2024/05/17/tva-nouvelles-cest-la-fin-des-bulletins-enregistres-et-produits-en-region
Une page d’histoire s’est tournée vendredi, alors que les derniers bulletins de TVA Nouvelles enregistrés et produits en région ont été diffusés. Dès mardi, Andrée Martin prendra la barre de chacun des bulletins régionaux à partir du studio de Québec.
Pendant des décennies, les chefs d'antennes de TVA Nouvelles dans les régions du Québec ont été des figures marquantes. Les plateaux régionaux ont aussi servi de tremplin à de nombreux artisans de la télé.
C’est le cas de l’actuel correspondant parlementaire de TVA, Alain Laforest, qui a été chef d’antenne à Sherbrooke de 1990 à 1997.
«J’étais en début de carrière, j’arrivais de l’Abitibi puis je me suis retrouvé en ondes grâce à Bernard Fabi qui, à un moment donné, m’a vu lire les nouvelles en remplacement de quelqu’un et a dit que j’allais devenir le lecteur de nouvelles. J’ai fait ça pendant sept ans avant d’aller travailler à Montréal, mais j’ai des souvenirs extraordinaires de cette équipe-là.»
Au fil des années, les transformations technologiques et économiques ont bouleversé l'industrie médiatique. «Quand je suis arrivé dans les années 80, on était 100 personnes dans la bâtisse, se souvient le journaliste retraité de TVA Sherbrooke, Raymond Duquette. Au cours de ma carrière j’ai vu les caméramans en studio disparaitre, ensuite la régie a été déménagée à Montréal, ça change.»
Le 17 mai 2024, une autre page d'histoire se tourne. On assiste aux derniers bulletins de TVA Nouvelles produits en régions avec des chefs d'antennes locaux.
Dès mardi prochain, les bulletins régionaux de l'Estrie, de la Mauricie, du Saguenay – Lac-Saint-Jean et de l'Est du Québec seront produits à partir du studio de Québec, et pilotés par Andrée Martin.
«L’importance des nouvelles régionales fait vraiment partie de mon ADN alors je vais tout faire pour être à la hauteur. Moi, je serai la cheffe d’orchestre de tout ça, mais les experts, les journalistes que vous êtes habitués de croiser et côtoyer dans chacune de vos municipalités, vous aller continuer de les voir et même plus parce que nous allons avoir plus de ressources sur le terrain.»
Ces changements s'opèrent alors que l'industrie des médias est confrontée à une période difficile.
«Les gens écoutent moins la télé, les médias sont en perte de revenus, tout ça est un système vraiment complexe», a commenté la professeure en communications à l’Université de Sherbrooke Carol-Ann Rouillard. Pour elle, il est primordial de trouver des sources de financement pérennes pour garantir la survie de l'information régionale.
«J’aurais envie de poser la question, quel est le coût si on ne le fait pas? Si on ne trouve pas d’autres mesures de financement, il y a un coût sur le plan démocratique, social et culturel quand les médias régionaux sont en perte de vitesse.»