Synopsis
Marie est une enfant à l'imagination vagabonde. Un jour, alors qu'elle est seule dans sa chambre, elle prend son loup en peluche et le dépose sur son lit en l'observant attentivement. A cet instant, elle image qu'il est vivant et se transforme en un loup encore plus grand, ce dernier l'invitant et l'emmenant en son monde imaginaire, inventé... En ce lieu, la jeune fille y découvre une forêt enchantée et l'ensemble de l'habitat de son ami le loup prénommé Simon, et fait de même la connaissance des amis de ce dernier. Elle va ainsi partager avec ses nouvelles amitiés de nombreuses aventures à chaque fois qu'elle aura l'occasion de leur rendre visite...
Commentaires
Cette série imaginée par l'écrivain pour la jeunesse François Tardif (1958-) – il joue lui-même en celle-ci le personnage de Simon le Loup –, puisait de par son thème principal dans la littérature jeunesse évoquant l'enfant imaginant ses jouets doués de vie comme il a déjà été évoqué ici en nos pages, notamment pour Le Lapin de velours. Marie rappelle également un peu l'Alice au pays des merveilles puisqu'elle se laisse aller à suivre tout simplement son imagination, celle-ci prenant la forme non pas d'un lapin qui est en retard mais d'un simple loup de peluche devenant un loup un peu plus vivant...
François Tardif, qui en plus de sa formation de comédien a également écrit une trentaine de pièces de théâtre, a conçu cette série en jouant de cette expérience et ce, tout en mêlant à cet ouvrage un certain aspect littéraire qui lui est propre. En chaque épisode, on retrouve ainsi un peu de ce léger message plein d'optimisme qu'il tente de faire entendre à la jeunesse à laquelle il s'adresse, cela avec un certain sens des réalités qu'il aime à colorer de ses idées à la fois poétiques et fantaisistes.
Parmi quelques thèmes qu'il y expose, il y a au travers de la forêt enchantée où vit Simon celui de la protection de la nature et de l'environnement et le discours du professeur Lola la Lapine permet justement de développer quelques sentiments à cet égard puisque sa spécialité, tel un écologiste spécialisé dans la géologie et la botanique, est d'observer les merveilles de la Terre afin de mieux les comprendre pour mieux les préserver. Lola, qui est parfois un peu comme un autre lapin, en retard, entretien également sa forme physique. A cet égard, elle souligne ainsi qu'il faut aussi faire attention à son propre corps, autre élément de la nature, et ne pas prendre exemple sur Simon le Loup : en effet, il est arrivé à celui-ci de se reposer sur sa chaise longue trois jours d'affilées, restant allongé sans bouger, à paresser au soleil le jour et, au moment de s'extraire de cette torpeur, la faim commençant à le prendre, il était par trop ankylosé pour se lever ; fort heureusement ses amis étaient là pour l'y aider. Dans son comportement parfois un peu irréfléchi, Simon le Loup est de fait un personnage qui apporte beaucoup d'humour à cet ouvrage.
L'une des particularités de cette série, si l'on peut dire ce qui la caractérise visuellement, est qu'elle présente des personnages animaliers joués par des comédiens dans des costumes, un peu à la manière de la comédie musicale Cats (1981) pour prendre un exemple se rapprochant de la matière desdits costumes des personnages et cela lié de même à leur maquillage. Les québécois se souviendront également de la série canine Grujot et Délicat en 1968-75 qui, déjà, usait à l'écran de ce genre de déguisement appartenant à une certaine tradition du spectacle. Jean Blanchette, leur concepteur pour Simon le Loup et ses amis, qui a de même œuvré dans le domaine de la comédie musicale, avait justement créé précédemment des costumes du même genre pour Chat Boume (1989-91, 39 épisodes), série réalisée comme Une Faim de Loup par Michel Bériault et inédite dans l'Hexagone.
On peut souligner que cette série avait aussi la particularité d'être diffusée en France relativement tôt le dimanche matin, vers 7h00, sur la chaîne Canal J (qui avait à l'époque un nombre d'abonnés proche du million), et ce dans une programmation des plus originales, non pas de par les autres oeuvres qui y étaient exposés comme des séries d'animation classiques, mais de par la présentatrice qui animait ce début de matinée, à savoir Frédérique Poslaniec, son prénom donnant son titre à cette programmation dominicale Les Dessins de Frédérique (1993-94, le dimanche de 7h00 à 8h00 environ). Cette artiste – fille de l'écrivain Christian Poslaniec – appartient à l'univers du théâtre et du spectacle vivant : elle met en scène pour la première fois justement en 1993 et fonde en 2000 la compagnie du Théâtre Tout Terrain qui fait scène tout espace pouvant être le théâtre de ses créations... Son « émission » faisait ainsi écho en cette même saison à celle du dimanche après-midi sur la même chaîne présentée par un autre artiste de la scène, à savoir Monsieur Nô avec qui elle partage un autre art, celui du chant.
Autre particularité encore en lien avec cette série : son origine. En effet, si une production québécoise n'a rien de particulier en tant que telle (en dehors des choix artistiques et autres de sa production), la série Une Faim de Loup participait alors sur la petite chaîne française destinée à la jeunesse à un mouvement dans sa programmation, celui d'accueillir – parmi d'autres origines comme l'Australie – de nombreuses productions canadiennes et particulièrement québécoises. Ainsi, en cette même année de 1993, les jeunes « canaljiens » et « canaljiennes » purent voir, venues de cette province du nord du continent américain, outre à partir de septembre Une Faim de Loup, les séries suivantes : Bibi et Geneviève (Bibi ayant déjà atterri l'année précédente sur Canal J), Iris le gentil professeur, Pacha et les chats, et Cocotte Minute.