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Il était le caillou dans le soulier de plusieurs politiciens, le coup de crayon qui éveillait nos zygomatiques au réveil et le rendez-vous obligé de petits et grands enfants devenus de fidèles lecteurs du Devoir. Garnotte, cet éternel trublion du crayon, quitte nos pages et plateformes numériques après 23 années de bons et loyaux sévices graphiques.
Son coup de crayon s’était fait déjà plus rare depuis trois ans, après que Garnotte eut ralenti la cadence au terme de 20 années bien remplies de cases drolatiques en page éditoriale. Qui croirait aujourd’hui que sa griffe désopilante, tout droit inspirée des Uderzo, Gotlib, Franquin et autres stars de la bédé française, s’est développée sur le tas (dans les marges de ses cahiers scolaires !), sans même que Garnotte pose ses fesses sur les bancs d’une école d’art.
« Les magazines Pilote et Mad ont été mon école, j’ai fait mes classes avec ça ! »
Si c’est en géographie que Michel Garneau a fait ses « vraies » classes, le mordu de bédé a rapidement délaissé les cartes officielles pour la carte blanche et la table à dessin, signant ses premiers croquis dans les magazines comme Balloune, Mainmise, Zone libre, Graffiti ou Le Temps fou.
C’est au magazine humoristique Croc, dans les années 1980, qu’il a aiguisé son crayon caustique et son sens de la répartie. Après la mort du magazine satirique, ses illustrations ont ensuite rempli les pages du TV Hebdo, de Protégez-vous, et surtout du magazine pour enfants Les Petits Débrouillards.