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https://www.lepoint.fr/medias/thierry-ardisson-le-desert-s-etend-15-06-2019-2319095_260.php
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Après 13 ans de loyaux services dans le groupe Canal+, Thierry Ardisson est « viré ». Au moment de tirer sa révérence, il s'inquiète de l'évolution de la télé.
Ce soir, c'est la dernière des Terriens : viré ! Car, comme Baffie l'a rétorqué à Hanouna : « Ce n'est pas Ardisson qui quitte C8, c'est C8 qui quitte Ardisson ! » Quand le propriétaire du groupe auquel vous livrez une émission depuis 13 ans vous demande la même chose pour la saison suivante pour la moitié du prix, et que ce n'est pas négociable, vous êtes « viré ». C'est le mot. Il y a 13 ans, Patrick de Carolis me virait de France 2, aujourd'hui, Vincent Bolloré me vire de C8. Sans préavis. Who's next ? Mais le problème, ce n'est pas moi. Ce sont bien sûr les salariés qui se retrouvent sans boulot à la rentrée et dont on s'occupe. Et c'est surtout la télévision.
Les moyens
Face aux réseaux sociaux, la télévision souffre, mais souvent, faute d'avoir le courage de prendre des décisions difficiles, la réponse des chaînes à cette situation est de réduire les budgets des producteurs. Pour survivre, ils sont alors contraints de faire des émissions moins ambitieuses avec des équipes réduites ou moins capées, ils tournent deux émissions tous les quinze jours pour une hebdo d'actu, cinq émissions en une journée pour une quotidienne. Et faute de budget suffisant pour le décor, la lumière, le graphisme, les émissions ressemblent souvent à de la radio filmée. Abandonner l'idée d'une émission écrite, tournée, montée et mixée, c'est ce à quoi m'obligeait la réduction de moitié d'un budget qui pourtant n'avait pas été réévalué depuis la première de Salut les Terriens, il y a treize ans... J'ai refusé. Il ne faut pas accepter l'inacceptable.