Une autre reposte de l'affaire Jean Perron, juste à espérer que ce clip restera en ligne plus longtemps.
« L’Affaire Jean Perron » à 110%
Extrait du livre de Daniel Poulin ''Dans les coulisses de 110 %''
Les débordements étaient inévitables, mais un soir de
mai 2002, l’émission a carrément dérapé. La veille, Jean Perron,
un régulier des débats, avait laissé entendre que le hockeyeur
Yanic Perreault n’avait pas disputé le cinquième match de la
demi-finale du Canadien contre les Hurricanes de la Caroline,
non pas parce qu’il était malade, mais parce que son entraîneur,
Michel Therrien, lui avait demandé de rester chez lui.
Perron alléguait que ses sources étaient en béton au sein de
l’organisation du Tricolore. Il était formel : Therrien était en
froid avec son joueur de centre. Le lendemain, le journaliste
François Gagnon et le commentateur Pierre Rinfret ont laissé
entendre avant le début de 110 % qu’ils allaient remettre Jean
Perron à sa place. Les deux débatteurs ont tout fait pour démolir la crédibilité de l’ancien entraîneur du Canadien, l’accusant
de n’être qu’un « ouvreux » de porte et remettant en doute la
véracité de ses sources.
« C’est la première fois que quelqu’un a été attaqué et
tabassé en ondes », se souvient Paul Rivard. S’il confesse avoir
été attristé par ces propos virulents et démesurés, il admet
n’avoir rien fait pour s’opposer à ce véritable lynchage en direct.
Avec le recul, Rivard croit qu’il aurait dû intervenir lorsqu’il a
senti l’huile bouillir. Il a préféré laisser la triste scène se poursuivre, pressentant des cotes d’écoute monstres. « Nous ne
savions pas ce que nous tenions entre les mains, mais nous savions que c’était une bombe à marketing. Ça allait être the
talk of the town.
Si quelqu’un avait grimpé par-dessus la table,
qu’est-ce que nous aurions fait ? Nous serions intervenus. Éric
Lavallée et moi, nous communiquions via écouteurs. Nous faisions du spectacle, alors oui, nous rêvions que deux personnes s’empoignent vigoureusement, nous ne mentirons pas. Nous ne voulions pas de blessés, mais il y a des émissions qui ont fait la manchette pour moins que ça. »
L’histoire a eu un impact considérable dans les médias.
Quelques mois plus tard, la une du cahier des sports du quotidien The Gazette était consacrée à 110 %. « On faisait le front d’un journal anglophone, c’était rendu vraiment gros », dit l’exanimateur. Plusieurs mois après l’incident, les journalistes parlaient encore de ce qui était devenu « l’Affaire Jean Perron ».