https://www.rds.ca/grand-club/billet/le-champion-éric-lacroix-victime-d-un-infarctus-1.7203291
Les gens sensés, conscients ne viendront pas vous le dire, prétextant qu’ils se mêlent de leurs affaires, qu’ils ne veulent en aucun temps jouer les trouble-fête.
Ils voient et constatent comme plusieurs mais préfèrent ne pas créer de remous. L’exagération, peu importe le milieu, devient facile à percevoir. On le dénote et généralement, on ne bouge pas.
Voilà un comportement régulier.
Je me souviens, j’ai effleuré le sujet jadis. Délicat, il faut nécessairement le prendre avec des pincettes. Vous me direz que je suis très mal placé pour en parler. Je ne peux vous contredire.
Justement, une victime doit se faire un devoir aujourd’hui de prévenir quand elle a traversé cette période sans trop s’hypothéquer, ne serait-ce que pour soulager sa conscience. Oui, car plusieurs autres devront payer la note.
Le raisonnement devient pénible à contrôler en course à pied car on nous répète constamment qu’il faut bouger, s’activer pour être bien dans sa peau et prévenir à la fois les maladies. Voilà où se situe l’origine du problème.
Frais en mémoire cette entrevue que j’avais eue avec le mentor de l’institut de cardiologie de Montréal, le réputé Docteur Juneau. À cette époque, je pourchassais mon objectif d’obtenir mon 100e marathon et j’accumulais les 42km comme un malade. J’hésitais avant de lui poser la question qui tue. Je voulais connaître son opinion sur les gens qui enfilent les ultras et les marathons à profusion comme je le faisais.
Je me souviens de la moue qu’il ne pouvait retenir. Après un court instant de réflexion, il m’a regardé droit dans les yeux. Il m’a alors confié que pour les bienfaits de la santé en général, il devenait préférable de ne pas dépasser la distance d’un marathon. Oui mais en faire plusieurs comme moi ? Hochant la tête et y allant d’une grande respiration, il ajouta que je marchais sur des œufs, que je me devais d’être attentif.